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Blaise CENDRARS ... à Courcelles

Cendrars Cendrars


BLAISE CENDRARS est un écrivain Français (de son vrai nom Frédéric SAUSER), d'origine Suisse, né à la Chaud-de-Fond (Suisse) en 1887. Grand voyageur, il célèbre dans ses poèmes la "passion de l'aventure" (1913).
Grièvement blessé pendant la guerre 1914-1918, durant l'offensive de Champagne, i! perdit son bras droit.

Courcelles à Méréville (91) et La Pierre à Autruy sur Juine (45) furent les deux hameaux qui bouleversèrent la vie de l'écrivain, au cours de année 1916, où il obtint sa naturalisation française. C'est là, en effet, qu'il se remit à écrire en utilisant sa main gauche.
Il logea d'abord dans une simple grange inconfortable à La Pierre, où il fit venir sa femme et ses enfants, puis l'alcool et l'errance aidant, il habita tantôt là tantôt à Courcelles (seul ?) face à la maison d'un mécène, dans le grenier d'une maison toujours visible, qui porte une plaque à sa mémoire.

Cendrars «C'était en plein midi par un brûlant jour d'été. Je marchais à travers champs dans un océan de blés dont les ondes se mouvaient jusqu 'à l'horizon et se refermaient sur mes pas avec un bruit d'eau (..) et j'arrivais au bout d'une demi-heure dans un hameau, ... la capitale des cressonniers... » Blaise Cendrars - L'Homme Foudroyé - 1945
Ses écrits mentionnent les beautés de la Vallée de la Juine et sa spécificité, la culture du cresson, cette plante d'eau de source, dont on s'étonne d'apercevoir le joli vert sombre, sous la neige...


Dans "L'homme foudroyé", Blaise CENDRARS raconte la Pierre... "La Capitale des cressonniers"... (NDLR: Il resta souvent flou sur les lieux, il est probable qu'il confondit souvent La Pierre et Courcelles où se trouve la majorité des Cressonnières, mais on lui pardonne, il y a juste un pont à traverser ! ) ... C'est dans cette grange ( ou grenier ?) où je suis resté près d'un an que j'écrivis... L'Eubage, ce voyage aux antipodes de l'unité... mon premier roman écrit de la main gauche... " [...]
Arrivé d'abord à Courcelles en visiteur, chez le Dr Frenkel, mécène qui abrita dans cette belle maison appelée "La Marjolaine", nombre d'artistes, c'est dans le grenier de la grange d'en-face que fut écrit, pour la première fois de la main gauche, et le jour de ses 30 ans le fameux: "La Fin du Monde" le 1er septembre 1917 et en une nuit !
En fait, ici, trois départements se rejoignent: Quelques pas lui suffisaient, chaque jour, pour franchir leurs invisibles frontières Une vraie "féerie" pour quelqu'un qui n'aime qu'à se tenir sur le seuil.

Voici, à ce sujet, le témoignage de M. Pierre Frenkel (fils) qui avait alors une douzaine d'années:
"C'est dans la maison située en face de la mienne, à Courcelles, que logea Cendrars. Mes parents la louaient à cette époque à Mme Samson, dont le mari mobilisé en 1914 était porté disparu. Et ce sont eux qui invitèrent Cendrars et l'hébergèrent. Quant à l'endroit exact où il écrivait, poursuit M. Frenkel, je peux vous le préciser avec certitude. C'est à l'étage de la maison de Mme Samson, dans une pièce éclairée à l'époque par une toute petite fenêtre carrée donnant sur la route et qui a été récemment remaniée. Je me souviens d'y être allé moi-même quelques fois pour lui faire des commissions de la part de mes parents".
Cendrars
Avec l'automne, le braconnage apporta à Cendrars une ressource supplémentaire : la vente des perdreaux et faisans que le train de Méréville emportait sur Paris. Puis il passa l'hiver à tirer du cresson un sel pour l'estomac, le " Camosel". Il aurait -disait-il- ainsi fait la fortune d'une pharmacien parisien ... "qui venait en villégiature dans la région", en lui vendant sa découverte.
M. Frenkel se rappelle fort bien l'histoire de ce sel médicinal, mais il en attribue la découverte à son père, chimiste et qui était, à cette époque, chef du laboratoire de la Compagnie de Saint-Gobain. Sa commercialisation sous le nom de "CamotSel" (anagramme de l'Estomac) d'un produit à base de Nasturtium (alcaloïde tiré du cresson) échoua. La firme ne fit donc pas fortune.

Enfin, Cendrars parle de la seule visite qu'il reçut pendant son séjour à Méréville : celle de Charles Albert Cingria, poète suisse lui-aussi. M. Frenkel nous apprend que "Cingria était un vieil ami de ses parents et qu'il venait chez eux depuis bien avant la guerre". Il ajoute : "Je suppose, mais c'est une simple hypothèse que c'est lui qui a amené Blaise Cendrars chez mes parents". Il n'est plus à démontrer que Blaise était un affabulateur de génie.



La Marjolaine

Sur la carte postale, la Marjolaine est à gauche du chemin, la grange de Mme Samson à droite.





Ses oeuvres postérieures:
l'or (1925), Moravagine (1926), autobiographe : la main coupée (1946), Bourlinguer (1948), parlent de son séjour en Beauce, parfois avec quelques confusions (voir plus haut).

Voyageur de l'écriture, poète, et romancier, il continua à publier régulièrement ses écrits jusqu'à sa mort qui survint à Paris !e 21 janvier 1961.



Courcelles









Il lui fut rendu hommage, par l'apposition d'une plaque commémorative (7 juin 1987) sur la maison de Courcelles qu'il habita en 1916-1917.
Dans la grange, (ici côté cour) il écrivit "en une nuit, de la main gauche", (Sept. 1917)   " La Fin du Monde "


Courcelles







Diffusion au public: la SHACM pour l'Office du tourisme.

L'auteur de ces pages remercie vivement les familles qui ont accueilli B. Cendrars, les Associations et tout particulièrement la Société Archéologique et Historique du Canton de Méréville (SHACM) et son Président Bernard Binvel, pour leurs informations, l'accès à leurs documents et en avoir autorisé leur publication sur Internet. Merci pour les textes confiés par les familles à la cette association dont nous sommes membres.


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