Mes instruments préférés: L'Harmonica Chromatique.
L'Harmonica Chromatique:
Comme tous instrument utilisé par les professionnels, certains modèles sont aujourd'hui recherchés, car ils ne sont plus fabriqués et on laissé leur empreinte dans l'histoire de la musique. Comme pour les guitares de prix, il convient de faire la différence entre un instrument utilisé, revendu par un musicien collectionneur et restaurateur, et un instrument vendu par un marchand d'antiquités, qui l'aura astiqué au "Miror" (donc encrassé un peu plus), mais surtout n'aura pas vu que les valves ne fonctionnent plus, qu'il est faux, ou oxydé ... car il ne suffit pas de souffler dedans pour le vérifier ! Et leurs prix parfois s'envolent sans que personne ne sache ce qu'ils valent. N'hésitez pas à demander des renseignements techniques ou historiques sur les modèles, à votre vendeur, vous verrez vite à qui vous avez affaire et avec un peu de bon sens, vous comprendrez que des pièces en plastique ne peuvent dater de 1940. Harmoniciste, je les achète d'abord pour moi, la restauration et la revente me permettant juste de compenser les frais et ce genre de risque.
Petite histoire de la "Musique à Bouche" :
L'harmonica actuel serait né en Allemagne, son vrai nom est "Mundharmonica" ce qui correspond à l'appellation "musique à bouche" chère à nos cousins d'Amérique. Il faut savoir que dans cette même famille d'instruments à anches libres, il y a les harmonicas à soufflets (Accordéons) et les harmonicas à pédales (Harmoniums).
Les harmonica furent d'abord diatoniques c'est à dire sans possibilité théorique d'altérer les notes. Bien évidemment, il faut un harmonica différent suivant la gamme dans laquelle on joue (ex: la gamme de Sol a un Fa dièse à la place du Fa normal.). Le première note n'est pas forcément celle de la Tonique, il existe aussi des Mineurs, et des gammes "ethniques". Il existe des harmonicas à plusieurs faces, pour changer de gammes, des harmonicas générant des accords, pour l'accompagnement, et même des basses !
Au niveau des anches, il y a les harmonicas à anche unique (son clair) et les harmonicas à anches doubles (trémolo) utilisant un léger désaccordage pour stimuler le trémolo par déphasage, comme sur les harmoniums et accordéons.
L'altération: Le manque d'altération a été très vite compensé chez les interprètes astucieux, par la déformation de l'anche qui altère la note (Bend, Overblow ... ) à tel point que les fabricants adaptent leurs instruments à cette technique et la facilitent en y ajoutant des valves empêchant l'air de partir par la lame opposée. Cette technique nécessite un temps d'apprentissage.
Hohner
Mais jusqu'en 1930, tous les harmonicas courants étaient diatoniques comme la plupart des accordéons.
Mais Mathias Hohner qui eut l'idée de superposer deux harmonicas: un en ton normal et un en ton dièse. Il n'était plus question de retourner l'instrument, mais bien de passer de l'un à l'autre espacés d'un à deux centimètres. On trouve encore de tels instruments surtout dans les harmonicas d'accompagnement.
Si l'on se reporte à l'image à gauche , (l'accordéon est un diatonique), on a au premier plan, un grand harmonica Hohner "Echo" à deux faces: c'est un "trémolo" diatonique à anches doubles en C (Do) et G (Sol) sur une face et en A (La) et D (Ré) sur l'autre donc en fait quatre harmonicas dans un seul corps. Parfois ils sont présentés en étoile au lieu d'être en ligne.Les "Echo" se sont déclinés dans toutes les tailles.
Au deuxième plan, il y a deux diatoniques à anches simples, ceux avec des petites boites blanches. La boite carrée contient un Marine Band , le plus célèbre de tous les harmonicas, créé pour l'orchestre du même nom: c'est la référence, le premier qu'on a réussi à altérer. Se décline dans toutes les tonalités et en plusieurs longueurs. Celui-ci est un dix trous (2 octaves 1/2) en Ré. La boite arrondie contient la version Japonaise d'un harmonica hélas disparu chez Hohner (il était trop fragile): le Meisterklasse valvé ! Celui-ci est donc un Suzuki G 350 valved en Sol. Pour moi, la Rolls de l'harmonica diatonique, solide, juste et très confortable.
Au centre, on a un hybride: le Slide Harp de chez Hohner, superposition de deux "marine band" en Do et Do dièse, partiellement valvé, on peut au choix altérer par le piston ou par le "bend". Il demande une certaine accoutumance car utilisant l'accordage "Richter" des diatoniques, les "chromatistes" devront s'y habituer. Le reste des harmonicas sont les chromatiques dont on va parler plus bas.
Dans l'étui jaune et rouge à bouts ronds, un Chromonica II de Luxe" de 1960, de C (Do). Il est carossé comme une Bel-Air !
Dans les grandes boites: de gauche à droite: un Chromonica 64 Professional C 280/64" récent dans sa forme actuelle, un Chromonica III 280/64 version 1970, donc assez proche, sauf que le sommier est en bois, enfin un "Vintage" ... un "Chromonica III / 870" de 1940 ancien tempérament, qui possède des valves d'accordéon en cuir !
L'Harmonica chromatique actuel:
Si vous avez bien suivi mon explication, une question va venir assez vite à mes oreilles: "Comment est-on passé de l'harmonica chromatique à "deux étages" de Hohner, aux modèles actuels ? ... ou " Du Chromatica au Chromonica "
En voilà une bonne question ! ... On ne le doit pas vraiment à Mr Hohner, mais, vers 1928, à un musicien de génie, immigré aux USA, peu connu du grand public: Borrah Minevitch ! . Je suis particulièrement attaché à ce point de l'histoire car le hasard m'a fait atterrir dans la maison voisine de la sienne ! Je me suis donc penché sur son passé. Il a vécu en France jusqu'à sa mort en 1957.
Ce musicien de talent a littéralement inventé l'orchestre d'harmonicas, a découvert et lancé presque tous les plus grands sauf un ... Larry Adler ! Celui-ci étant mineur (19 ans), BM a refusé de l'embaucher pour jouer dans les bars, et ce fut un sujet de discorde durant toute leur vie. Borrah, immigré russe, américain "de gauche" s'est dépensé sans compter pour aider les artistes gênés par leurs idées ou leur origine. Il se liera d'amitié avec Charlie Chaplin (qui a dormi à 10 mètres de chez moi ! ), il produira et lancera un jeune immigré, Russe lui aussi, du nom de Tatischeff (Jacques Tati)... et oui ... BM est le producteur original de "Jour de Fête" , et de bien d'autres oeuvres !
Revenons à nos moutons: dans son désir de faire un orchestre complet en harmonicas, il conçevra plusieurs innovations qui sont entrées aujourd'hui dans l'usage courant. La plus importante est quand même l'idée de réunir les deux corps d'harmonicas (Tonique et Dièse) dans un seul corps avec une coulisse qui oriente l'air vers l'anche choisie, celle du haut ou celle du bas. Le ressort de rappel était externe et vissé sur le corps en bois à l'arrière.(voir photo à gauche) Il était assez fragile et oxydable. (Note pour les collectionneurs: celui de l'image coûte aujourd'hui une véritable fortune ! )
L'invention était tellement géniale que, après l'avoir rejetée, Hohner dût de resoudre à l'adopter. Le ressort de poussoir sera amélioré et encastré (brevet en 1930). Et c'est justement Mr Larry Adler qui, ne voulant pas utiliser la marque "Minevitch" (de Bergrauner Accordeons, Hugo Rauner, Klingenthal, basée en Saxe, Allemagne), décidera Hohner à s'y mettre, puis à lui faire une version spéciale et signée, du nouveau Chromonica III avec un sommier résine bakélite (en fait plastique). Ainsi on réduit les problèmes de séchage et le son est plus agressif pour la scène.
La réplique au "Borrah Minevitch Professional 44" (en fait 40 notes) sera le "Chromonika I " (260/40) de deux octaves 1/2, sommier bois.
Par la suite, BM produira des diatoniques "Blues" donc permettant les "bend" mais toujours à 10-12 trous, jamais plus, puis des harmonicas d'accompagnement et des trémolos. Il en assurait lui-même la promotion et je possède une brochure signée, de 1934, faite sans doute en réaction à l'apparition du Chromonica de Hohner.
HISTORIQUE du CHROMONIKA HOHNER:
CHRO-MO-NI-KA ! Le "K" a été changé en "C" par la suite: Il s'agit bien là du modèle qui a marqué l'histoire de l'Harmonica:
Pilier de la gamme Hohner, décliné en 10, 12,et 16 trous, les plus anciens sont des "collectors", et ont encore un tempérament à l'ancienne: attention, les plaques portant le chiffre "870" ne sont pas en La 440, seuls ceux de cette époque qui le mentionnent, ont le diapason moderne comme leurs frères d'après guerre. Les derniers sortis n'ont pas pris de rides et leur prix est en rapport avec la classe de l'instrument: (110 à 275 euros, neufs, sur le net). Pour moi, c'est le Steinway de l'harmonica . C'est un grand harmonica et comme le piano à queue, il a ses amoureux et ses détracteurs. Oublions les versions en métal précieux qui ne s'adressent pas aux harmonicistes: les anches sont les mêmes, oublions aussi le bas de gamme "cheap" appelé "Chrometta", aucun intérêt.
Le grand Chromonica Hohner s'est décliné chronologiquement en:
Chromonica III : Conçu entre les 2 guerres, il existait des versions "haut de gamme" avec boite en bois style ronce de noyer ou loupe d'orme intérieur velours souvent jaune, puis simili cuir rouge doublés satin blanc et des versions "économiques" avec un étui carton puis en plastique. Sur ses capots figurent les médailles acquises depuis le XIXe s. et la célèbre étoile qui selon certains, aurait disparu pendant et réapparu après la guerre, ce qui aide à dater ... reste à prouver les dates avancées !
L'instrument est toujours le même: sommier en poirier (voir plus bas), plaques en cuivre, une pour les fondamentales et une pour les dièzes, anches laiton toutes dans le même sens, capots en laiton chromé assez mince, ouverts. Le mécanisme de tirette en trois pièces est très bien pensé et assure une excellente étanchéïté.
Jusqu'au début des années 60, les valves étaient en cuir, et il porte, pour les plus anciens, des valves d'accordéon, assistées par un ressort ensuite elles ont été remplacées par de simples pièces de cuir. Sur les instruments non entretenus, elles sont souvent sèches ou cassées... donc penser à s'assurer que les valves sont toujours là et un vrai "vintage" fonctionnel a bien plus de valeur si elles sont originales. Pour cela, il doit être joué avec modération et entretenu.
La réf: 870 sur le capot ou sur les plaques, aide à la datation, ce n'est pas le modèle mais cela indique le tempérament "ancien" et se retrouve sur des 16 trous (III ou 64) aussi bien que sur des 10-12 trous (I et II). De même, d'autres ont la marque A440, premiers modèles au tempérament actuel.
Ensuite on est passé aux réf: 280 toujours en vigueur, avec valves nylon (blanches, doublées). Là aussi vérifier qu'elles sont en place, on en trouve toujours en rechange chez Hohner. Signalons pour les néophytes, que sans valve, on s'épuise vite, sans parler du volume et du son ! Justement celui du Chromo III est doux et moelleux grâce à son sommier bois et ses capots ouverts, minces et étroits. Tous les "grands" l'ont utilisé de Larry Adler à Toots Thielemans. C'est la plus belle réalisation de Hohner, après le "jouet des soldats" ... le Marine Band, ce petit diatonique "tous terrains".
Il a toujours été fabriqué en Allemagne et a continué à y être diffusé. A l'époque où les fabricants d'instruments de musique "prenaient la grosse tête" vers 1972-75 (voir pour les guitares) des versions Françaises et Américaines (assemblage) voyaient le jour avec la même consigne que pour les guitares: augmenter la production, et faire plus rentable... hélas, Hohner n'a pas manqué le coche. Comment les reconnaître ? le mot allemand "mundharmonica" est parfois remplacé par le mot "chromatic", un sommier plastique imitation bois, l'appellation "64 Professional", parfois même "Larry Adler" embossée sur les capots de type Chromonica III plus étroits que les actuels, mais parfois "Chromonica III" gravé sans étoile sur des capots larges type "64" justement , et les dièses tous d'un même côté sur des "64" ou alternées sur des" Chr III", le joint de tirette souvent en plastique (rouge ou marron) et les plaques d'anches en alu doré épais (voir plus bas), il n'y a pas toujours le bandeau décor bois parfois un dos uni comme les "64", l'étui est en plastique imitation "croco" ou lisse. C'est un "Pro" bon marché. Cet "hybride" n'a pas trop la cote auprès des harmonicistes, car il y a une grande disparité dans la qualité. Etait-ce en réponse à une demande d'une clientèle locale, pour une raison économique ou légale ? ... ou pour finir des stocks des pièces ? en tous cas il y a de quoi y perdre son latin ... surtout qu'on voit aussi des "64" sans doute des commandes spéciales, au tempérament 870 dans les années 45, à sommier bois dans les années 60, à sommier plastique blanc ou marron uni dans les années 70, qui, s'ils sont d'origine, ils valent une fortune, car c'était du "sur mesure". (voir photos)
Ne pas confondre ces hybrides avec le "64 Professional" actuel obligatoirement à capots larges, plus fermés, avec le nouveau chiffrage, avec des plaques laiton minces à anches tête-bêche et des trous de coulisse alternés en damier.(voir plus bas texte et photos)
Avertissements pour l'achat d'occasion: On trouve souvent dans les brocantes, des harmonicas faits "de Bric et de Broc", ... capots trop petits (piqués sur un autre), barette à 16 trous trop grande (venant d'un 64 récent), et même ... les valves retirées et les plaques passées au "Miror" parce que ca doit briller, et on vous dit qu'il marche parce qu'il fait du bruit !
Cette nouvelle race d'hybrides ne vient pas de Hohner: l'achat d'un harmo d'occase est très risquée. La plupart du temps le vendeur vous affiche la valeur "neuve" et se prend à rêver sans même savoir jouer de l'instrument. De plus, il est impossible d'établir une cote "argus" vu les différences d'un instrument à l'autre. Seule solution: savoir QUI le vend .
Ceci est surtout valable pour les ventes sur Internet où on achète en aveugle. Faute de tester l'instrument, on doit tester le propriétaire, aller voir ses autres objets, sa cotation de vendeur, ET poser une question bien technique ! N'oublions pas que les petites économies coûtent toujours très cher.
Larry Adler Professional 16: C'est un Chr III/ 64 hybride et dédicacé, le musicien a toujours été un adepte du Chromo. Sa rivalité avec Borrah Minevitch l'ayant poussé à ne pas prendre le même que l'inventeur du chromatique, il s'est tourné vers le Hohner. Le "L.A.P. 16" est un chromo 64 à sommier bakélite ou plastique imitation bois pour les derniers, et à part la signature et les capots larges, assez ouverts, c'est bien un "64" (ref: 7574/64) classique, c'est à dire avec les # alternés et non pas du même côté.
Précisons que le "L.A." est concu sur une demande américaine, car le chauvinisme ça aide, mais les pièces restent allemandes. Il y a eu un coffret signé, présentation douteuse, aluminisé, sur la même base bois que les coffrets rouges de l'époque, ensuite il aura une boite plastique noire. Il sera parfois assemblé ailleurs en Europe ou aux USA, mais on verra aussi une version locale allemande garder l'appellation "Chromonica III" bien que ce soit les mêmes caractéristiques que le L.A. Il est le plus connu des 280, un peu cher de surcroît, à cause du nom, il n'est évidemment pas apprécié des adeptes du sommier en bois. Le son est différent mais excellent en scène par sa puissance. Son prix neuf est trop élevé: 175 euros, le "64" est aussi bien. A noter enfin qu'on a vu des hybrides comme pour le Chromo III: anches en ligne, capots étroits, et même sommier bois ... décidément, on n'est pas simples chez Hohner, à moins qu'ils aient été bricolés !
Chromonica 64 professional 280/64:
L'Allemagne et la France ne voulant pas être en reste, le "L.A." s'est décliné à l'Européenne dans le Chromonica "64 Pro".
Il a lui aussi un sommier plastique mais noir et plus épais, et même des plaques laiton interchangeables donc vissées sur certaines séries (rares), une disposition des anches différente de l'ancien Chromo III sommier bois: anches tête-bêche et trous en damier (à gauche), et surtout des capots plus fermés, plus durs et plus larges, l'harmonica est plus lourd. Les capots sont numérotés différemment (à droite) et l'octave grave en-dessous du Do de référence est marqué différemment sur les nouveaux, car elle était vraiment plus fragile. Sur cette partie, il vaut mieux ne pas trop "pousser" car les anches sont très souples.
Le son est clair et percutant mais pourtant moins puissant que le L.A. , plus musical à mon goût.
Attention: ne pas confondre avec le "hybride 64" cité plus haut dans le chapitre "chromonica III": le BON chromo 64 doit avoir les trous décalés en damier.
En tant qu'achat neuf, c'est à mon avis un choix idéal pour la scène, même si le Super 64, plus cher, a des qualités plus prononcées (et le faire cohabiter avec un bon Chromo III en bois d'occasion, avec toutes ses valves, pour le rétro !).
Le C280/64 actuel à sommier plastique est vendu plus de 150 euros. Inutile de préciser qu'un "vintage" d'avant guerre encore d'origine et jouable vaut plus du double. Les 10 et 12 trous ont moins changé, il ont gardé le sommier bois et ont été produits en une multitude d'accords différents.
Super Chromonica 64: Ce n'est pas qu'une simple version "de Luxe" du C 280/64 avec capots "design".
En acier épais, très fermés ils canalisent le son et le projettent en avant, les plaques laiton vissées, sont épaisses et modifient le rendu des basses.
Le sommier est plastique (noir ou transparent). Contrairement aux plus petits, la version "de Luxe" du 64 n'a jamais été commercialisée sous la forme carrossée "sixties" avec poussoir incorporé (voir plus bas) mais fut remplacée par celui-ci. C'est un autre son, plus présent que le Larry Adler, plus plein, rappelant là aussi les "de Luxe". Il est très cher (200-250 eur.) et toujours fabriqué. Longtemps je l'ai trouvé moins intéressant que le 64 car cher et trop typé, mais il est mieux adapté à la scène et au micro. C'est vraiment le grand frère des "de Luxe", le look en moins original.
Je passerai sous silence les versions "tape à l'oeil" plaquées or ou argent pour le look, par contre, le 16 trous a bénéficié de quelques changements dans le temps, d'abord sur les versions les plus chères .
Si sa conception date des débuts du Chromatique, autrement dit si c'est LA référence universelle, c'est aussi un "ancien". Le super 64 apporte déjà quelque chose, mais avec le Super 64x, là on va rentrer dans la cour des grands.
Super 64x:
Ce n'est pas une version de plus du Super 64. Les capots sont bien les mêmes, mais teintés noir mat avec un logo or "Super 64x", le sommier transparent est bien le même, mais l'accastillage est entièrement plaqué or (et oui ! même dans la coulisse), ce qui apporte un confort luxueux ... et pas d'oxydes. Il est vendu sur commandes.
La principale différence est dans les plaques en laiton: très épaisses pour les basses (1.80 ou 2 x 0.90 au lieu de 1.05 mm sur le 64) elle sont amincies et décalées pour les aigus, (0.90 mm) ce qui donne un équilibre tonal surprenant. Un bel instrument sur le plan acoustique. Evidemment, le prix s'en ressent et il faut compter près de 300 euros pour se l'offrir.
Détail important: (Tous modèles) Des versions avec plaques à anches en alu doré (dural anodisé) ont vu le jour, en 10 et 12 et même 16 trous, elles sont plus légères et plus épaisses. La coulisse a un joint plastique au lieu du métal. L'épaisseur donne un son différent, assez agréable, plus pêchu, cependant il convient d'être prudent lors de l'achat d'occasion, car elles s'oxydent plus vite et la poudre d'alumine ... beurk ! Personnellement je vérifie toujours ce point ainsi que l'intégrité du sommier (fentes possibles dans le bois parfois meurtri par les clous de fixation des plaques, et le séchage intensif.
Côté plaques laiton, des plaques épaisses ont fait leur apparition sur des modèles haut de gamme (1.05 mm et même plus au lieu de 90) qui ont les mêmes avantages et pas les inconvénients de l'alu, mais c'est plus cher.
Les Chromonicas II 270/48: Ils ont 12 trous et 48 anches (3 octaves). Appelés Chromonica II ou "Super Chromonica", ils se sont déclinés en version standard et "de Luxe".
Le sommier est toujours en poirier, même de nos jours, les anches laiton et les plaques aussi ou parfois en alu dans les seventies. Autre détail, ici les trous sont carrés alors que le "III" a des trous ronds. Les boites ont le même design, papier relief rouge et or.
Les capots du Chromo II diffèrent selon qu'ils sont produits dans la période "Super" ou non. Les super ont un ornement très chargé (du lierre ! ), ils sont supposés avoir les mêmes composants, toujours est-il que je ne les apprécie pas et je ne suis pas le seul. Je cherche encore ce qui fait cette différence sensible ... pas le dessin bien sûr, sans doute la production plus industrielle.
Par contre, la version "de Luxe" est tout à fait surprenante: Carrossée comme une Cadillac, elle fait très "sixties" (elle l'est ! ) et sa prise en mains est des plus agréables Le poussoir est intégré dans le design, ce qui est bien mais le rend plus compliqué à démonter. Méfiez vous des versions vendues en brocantes. Les anches sont les mêmes que le standard, livré dans un beau coffret en "papier mâché" design lui aussi, couleur rouge et doré, avec verrou (à droite). C'est un "collector" très recherché, l'achat est risqué, (surtout à plaques alu ! ) mais sur scène ... ça classe ! Il est arrêté depuis longtemps.
Les standards 270 sont toujours vendus autour de 100 euros, avec sommier bois, coffret ou boite carton, et déclinés en plusieurs tonalités. C'est un instrument de "pro", fidèle à son image de marque, le Chromonica a encore une longue vie devant lui, ce qui n'est pas le cas d'autres chromatiques. Les "vintage" ont le même âge que le grand frère à 16 trous et existent en tempérament "ancien" (870), parfois appelés "260 1/2" ! .
Les Chromonicas I 260/40: Ils ont 10 trous et 40 anches (2 1/2 octaves). Appelés Chromonica I ou "The Chromonica" ils se sont déclinés en version standard et "de Luxe".
Elle est la version 10 trous du 270, décrit ci-dessus.
La version "de luxe" aussi: Même design que le Ch II de Luxe, même coffret, sauf qu'il est bleu foncé et doré.
Les versions "dédicacées":
A noter que tout comme Mr Larry Adler, le fameux Toots Thielemans a décliné des versions 12 trous à son nom. Les modifications sont importantes, ils sont chers, et il faut être connaisseur.
Très spécifiques, en particulier pour le valvage et les plaques chromées. (Hard Booper et Mellow Tone)
AUTRES MARQUES:
Hohner est partout. Il fallait quand même parler des autres ! ... Les marques ne sont pas nombreuses et surtout peu attractives.
SEYDEL: Une marque allemande qui a fait du bon matériel et refait parler d'elle.Mais elle est chère et était difficile à trouver. Elle renaît sur le marché avec une gamme entièrement faite à la main !. A noter que cette marque de Klingenthal (Saxe) serait celle qui a produit sous licence, en son temps, le Borrah Minevitch.
Lee Oskar- TOMBO: Franchement, je n'aime pas ! Un harmonica d'origine américaine fait au Japon, dont les anches ont la réputation de se tordre facilement. Seul avantage, un très grand choix.
HERING: Une marque Brésilienne connue surtout aux Etats-Unis. Elle est chère et difficile à trouver. Leur "Vintage" est un des meilleurs diatoniques du marché... TOUT en bois !
SUZUKI: Puisqu'on parle de Japonais, s'il n'en reste qu'un ce sera celui-là ! J'ai depuis longtemps abandonné le MeisterKlasse de Hohner trop fragile trop bâclé et surtout plus disponible en "valvé" (le JJ Milteau) Le MR 350v ProMaster est LE vrai meisterclasse, en métal . Il existe en non valvé, valvé et plaqué or. Il faut le prendre valvé. Un son incomparable ... la Rolls de l'harmonica diatonique, un Meisterklasse qui a évolué, un Golden Mélody la classe au-dessus. Les autres gammes diatoniques copient plus ou moins les Hohner, je ne les connais pas assez pour en parler. Leurs chromatiques ne sont pas mal non plus, et quant aux prix, c'est la moitié du Hohner avec la fiabilité en prime, alors ...
A suivre ...
Mes disques "référence" :
Ré-éditiond'enregistrements originaux
Borrah Minevitch et les "Rascals" (vagabonds), Jerry Murad et les harmonicats.
Le célèbre "Carioca" ... Il y a des souvenirs qui ne se ternissent pas, pourtant ce n'est plus le son d'aujourd'hui. Un autre monde.
Toots Thielemans: Harmonica Jazz
Il joue de la guitare comme un Dieu, il improvise en sifflant, sa voix au timbre spécial surprend, et surtout ...
C'est le grand Monsieur de l'harmonica, modeste et sympathique à la fois, un compositeur de génie (voir "Bluesette").
Il y avait derrière le Grand Jacques, deux grands messieurs à instruments à anches : Marcel (oui, chauffe Marcel ! ) Azzola, et Jean dit "Toots" le Belge ! C'est dire si c'est quelqu'un Mr Thielemans ...
Jean-Jacques Milteau: Memphis
Parler de l'harmonica sans parler de Jean-Jacques, c'était inconçevable. Est-ce mon amour pour la ville du Blues, la ville de WC Andy, est-ce mes souvenirs des moments passés là-bas dans ces endroits mystérieux appelés "studios", je n'en sais rien, toujours est-il que j'ai choisi ce disque pour son ambiance. De la musique de la côte Est évidemment, et JJM y est comme le poisson dans son bocal : royal.
Liens Internet :
Voici quelques adresses traitant du sujet :
Harmonica Leclerc : Hé non ! ce n'est pas le supermarché de l'harmonica ... c'est le nom d'un musicien qui a eu le génie de nous concocter un site de premier plan sur le Diatonique. "Blues et Harmonica" ... Vous y passerez des heures, si vous aimez. Vous ne le regretterez pas.
http://pc.leclerc.free.fr/
Planet Harmonica: La FAQ ... Ce site très intéressant, comporte une FAQ où il est répondu à de nombreuses questions que vous pourriez vous poser. Si vous aimez l'harmonica mais que vous débutez, allez d'abord là: Vous ne le regretterez pas.
http://www.planetharmonica.com/Ressources/FAQFR.htm
D'autres suivront ...
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