CaraCostea
" J'ai rencontré le peintre Philippe Cara Costea, il y a des lustres, dans son village natal, Méréville, pulpeuse oasis dans le désert de Beauce, lieu tellurique s'il en fut et qui ne secrète que des phénomènes : l'écrivain Jean Louis Bory, entre autres ou, en remontant au XVIIIe siècle, le marquis de Laborde, amoureux des beaux jardins ; il y planta des arbres, venus de Virginie qui font encore éclore des papillons, inconnus dans le reste de la France.

Si je parle autant de ce curieux village, à propos de Cara Costea, c'est qu'il y a son atelier de peintre, et, surtout, c'est que sa peinture est aussi singulière en notre époque que les papillons de Méréville. Chaque création de Cara Costea conjugue un dessin rigoureux à une matière charnelle qui ne doit rien au hasard et s'anime de couleurs qui font frémir, bouillir ou chanter ses toiles comme le sang d'une émotion transfigure un visage et fait battre le coeur.

Cet alliage de rigueur et de baroque, de sensualité tenue en lisières par une construction maîtrisée, ressemble à ce peintre, né pendant les " années folles ", d'un père roumain et d'une mère beauceronne : l'art de Cara Costea est fait d'envolées levantines et de classicisme.
Par son sang beauceron, il a le goût linéaire de l'espace, plaine ou plage à marée basse, prolongée à l'infini et qui se confond au ciel avec, pour rompre l'angoisse du vide, pour l'humaniser, un grouillement oriental de personnages massés, baigneurs ou musiciens, amoncellement de bateaux dans un port, foules d'un terrain de sport, rassemblements chaleureux que cerne l'immensité et dont les personnages, tous spectateurs, évoquent à la fois l'attente d'un événement et la contemplation d'un horizon que la composition rend important. [ ... ]


Je ne suis qu'une profane de la peinture mais il me semble que ce qui différencie Cara Costea de presque tous les peintres contemporains, c'est qu'il possède à la fois, une culture et un métier. Ce fils de médecin qui transita par le collège Stanislas, les Beaux-arts et la Grande Chaumière, qui partit à vingt-trois ans, sur les traces de Gauguin dans un Tahiti qui n'était pas encore un club de vacances, soumet son inspiration à un véritable travail de délivrance. Travail de construction et d'harmonie qui contrôle les effets du hasard. Ne vous y trompez pas : sous la liberté apparente, sous la désinvolture, le dessin est, pour Cara Costea, le squelette indispensable d'une composition, la matière en est la chair et la couleur, la sève qui l'anime. Je n'ai jamais vu Cara Costea autrement que dans les gestes de son métier, un éternel carnet de croquis dans la poche, la main caressant les formes du monde. [ ... ]

Débutant, il peignait sombre. Sa palette s'est réchauffée. En 1991, le Cara nouveau est arrivé. C'est une symphonie de cuivres, de soleil et de sève jaillissante où les rouges de la passion montent au front de l'espace. Nous aimons cela.

Geneviève Dormann, écrivain.



Ce que dit le dictionnaire ...

CaraCostea Né en 1925, il est Roumain par son père (médecin), Français par sa mère et Beauceron de naissance.
Cela se ressent tant dans sa peinture que dans sa sculpture toutes les deux faites d'envolées levantines et de classicisme.
Formation: Ecole des Beaux Arts, puis Académie de la Grande Chaumière (atelier Othon Friesz)
Expositions: En plus de nombreuses expositions en France, il est beaucoup présent à l'étranger: Lausanne, Tunis, New York Coliseum, San Francisco, Cologne, Bruxelles.
Salons: il est sociétaire de tous les grands salons nationaux:
Automne, Artistes Français, National des Beaux-arts, Angers, Dessins et peinture à l'eau, la Jeune Peinture, Comparaisons.
Distinctions: prix du Club du Tableau, médaille d'or au salon des Artistes Français, prix de l'Académie des Beaux Arts, Grand prix Baudry (Fond. Taylor) etc ...
Achats: De nombreux musées de France et à l'étranger, conservent ses oeuvres (Musée d'Art Moderne de Paris, Bibliothèque Nationale de Paris etc...)
Réalisation de quatre grandes oeuvres pour la ville de Méréville (Essonne): Sculpture en creux sur le mur du collège Hubert Robert, Grande Croix et vitraux de l'église, ainsi que les cartons du Chemin de Croix qu'il n'aura pas eu le temps de voir accroché.


Philippe CaraCostea est passé à la postérité le 31 décembre 2006.

CaraCostea
Collège Hubert Robert (Méréville)



Droits de publication:

L' Artiste : Philippe Cara Costea 91660 Méréville.
Ont participé ou soutenu ses projets: La Municipalité de Méréville (Commission de la Culture), le Conseil Général de l'Essonne (Patrimoine), l'Evêché d'Evry-Corbeil (Art Sacré), la Fondation Taylor (Prix LG Baudry pour ce projet), la Société Historique et Archéologique de Méréville et du Canton (SHACM), l'Association pour la Défense du Site de Méréville (ADSM) dont il fut le fondateur et président d'Honneur, les Ateliers de Verrerie (vitraux): Boutzen-Morel, l'écrivain Geneviève Dormann et tant d'autres.
Diffusion au public pour le Patrimoine: la SHACM .

L'auteur de ces pages remercie vivement l'Artiste, ses proches et les Associations pour avoir apporté l'accès à ces documents et avoir autorisé leur publication sur Internet.


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